samedi 10 novembre 2007

Les objectifs du centre “Domingo Savio”


Le Centre de formation Domingo Savio, un des projets de la Fondation salésienne « Don Bosco », situé à une demi-heure de Quito, ressemble à un petit paradis. Avec ses espaces verts, ses maisonnettes blanches et jaunes et sa petite chapelle, cette école atelier semble le lieu idéal pour un apprentissage intensif. Les enfants et jeunes qui y étudient sont issus de milieux défavorisés et n’ont pas eu l’opportunité de terminer l’école, faute de moyens financiers. Il faut savoir que les dépenses liées à l’éducation sont assez élevées en Equateur, puisqu’il faut obligatoirement acheter livres, uniformes et autre matériel scolaire. Même les écoles publiques requièrent une participation élevée de la part des parents, qui s’avère être le principal frein à la scolarisation des jeunes issus de familles modestes. En outre, le temps manquait à certains de ces enfants qui devaient travailler dans les champs, dans la rue, ou dans les bus pour aider financièrement leurs familles. Par conséquent, leur niveau scolaire est bas, certains ne maîtrisent pas les connaissances de base de la lecture et de l’écriture.


Le Centre de Formation a donc mis en place une structure éducative propre afin d’enseigner un métier en deux ans. L’enseignement y est peu coûteux puisque les familles ne contribuent que de 30 dollars pour chaque semestre (cinq mois). Le reste des coûts est pris en charge par des donations grâce à l’aide de deux associations européennes : Licht und Shaften en Allemagne et Amici di Pio en Italie. Le Padre Pio Bascirotto, prêtre salesien d’origine italienne, préside la Fondation Don Bosco en Equateur. Les objectifs du centre sont nombreux, car il ne s’agit pas uniquement de former les élèves aux métiers de menuisier ou de ferronnier, mais également de les aider à acquérir une culture générale, une confiance en eux et en leur avenir. Le matin, les apprentis travaillent dans les ateliers où ils reçoivent un enseignement théorique et pratique. L’après-midi est dédié aux activités sportives, culturelles et artistiques afin qu’ils s’ouvrent aux différents aspects du monde qui les entoure.

Des volontaires venus de différents pays prennent en charge les enseignements de l’après-midi. Maria-Angela, grande sportive venue d’Italie, a mis en place un programme d’éducation physique et sportive fondé sur la pratique de l’athlétisme. Elle a ainsi initié les jeunes à des thématiques liées au sport, comme la respiration ou encore les lésions musculaires. Le volontaire espagnol Jordi, psychologue de formation, travaille avec les élèves sur le conte et le dessin. Ramiro Mantilla, coordinateur de la fondation, organise des ateliers de lecture dirigée, de chant, et une « école de la citoyenneté ». Anna, volontaire d’origine française, donne des cours de théâtre et de Français.



Les cours de Français sont dispensés dans le cadre d’une coopération qui va se mettre en place avec le collège Fontenelle de Rouen, en Haute-Normandie. Nous voudrions que les élèves d’ici puissent établir un contact épistolaire avec les collégiens français qui étudient l’espagnol. Laureline Collet, présidente du Collectif ArtiShow, association française, est à la base de ce projet de jumelage. Les cours de théâtre s’inscrivent dans un projet plus large : le Centre souhaite présenter à la communauté de Conocoto (quartier de la vallée des Chillos, dans la grande banlieue de Quito, où est installé le centre) un spectacle de théâtre, chant et danse. Les activités artistiques sont extrêmement gratifiantes pour les jeunes qui apprennent de cette façon à prendre confiance en eux, à créer et à se présenter devant un public. Ils surmontent ainsi leurs inhibitions et apprennent à être convaincus et convaincants. Le théâtre est également un moyen détourné d’effectuer un travail de lecture et de compréhension de la langue qui s’avère nécessaire pour certains élèves qui ont encore du mal à lire.


Malgré toute la bonne volonté dont font preuve les professeurs et coordinateurs, le Centre de Formation Don Bosco se heurte à des difficultés, principalement financières. Les infrastructures ont besoin d’être rénovées et le Centre nécessite des ressources afin de garantir aux jeunes une alimentation variée et en quantité suffisante. Les rentrées d’argent viennent en grande partie de donations qui ne sont pas toujours suffisantes ou assez régulières pour payer les 150 dollars nécessaires à l’hébergement, l’éducation et la nourriture de chaque élève chaque mois. Une des solutions qui permettrai d’accroître la performance et la capacité du centre de formation serait d’élargir le réseau de donateurs, en particulier vers la France. Une autre source de revenus est la vente de plantes ornementales cultivées au Centre, ainsi que la vente de certains meubles fabriqués par les apprentis. En outre, le Centre reçoit régulièrement des dons de nourriture et de biens nécessaires à la vie quotidienne : saucisses, huile, savon. Le maintien d’un verger sur le site permet également un approvisionnement en légumes, somme toutes assez limité.



Les aspirations sont nombreuses et il reste un long chemin à parcourir afin d’améliorer les infrastructures et ouvrir d’avantages de places pour faire profiter d’autres enfants. Dans ce cadre, nous désirons multiplier les collaborations avec des organisations étrangères afin de nous faire connaître et générer des revenus indispensables à la vie de notre projet sur le long terme.


Anna Postel

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