lundi 12 novembre 2007

Semaine du lundi 3 novembre



Cette semaine, les élèves menuisiers du centre Domingo Savio ont achevé le lit et la chaise sur lesquels ils travaillaient les semaines précédentes. Les apprentis créent également la tapisserie de la chaise afin de livrer un produit fini.


D’après une idée de Jordi, les jeunes fabriquent également des jeux en bois : Une tour composée de rectangles, un tan gram et un jeu d’échecs. Jordi insiste sur l’interpénétration des activités dans l’atelier et des activités éducatives, culturelles et récréatives. Pour cela, il incite les élèves à fabriquer leurs propres jeux de société. Le travail de ce volontaire espagnol est une aide inestimable pour les enfants du Centre. Psychologue de formation, il se refuse à utiliser les méthodes classiques de psychologie fondées sur le dialogue en tête-à-tête, pour favoriser un travail de groupe. Cependant il encourage les élèves à réfléchir sur leur propre vie, sur leur personnalité afin de les aider à retrouver leur auto estime. En ce moment il termine avec eux un projet littéraire : chacun des élèves à écrit un conte ou une petite histoire narrant sa vie, accompagné de dessins. L’objectif est d’éditer un livre où les histoires s’entremêlent aux graphismes. Dans le cadre de l’échange que nous désirons créer avec le collège français, Jordi aimerais ajouter des contes écrits par les élèves français afin de souligner les différences de perceptions des enfants dans ces deux pays, mais également de rapprocher les deux cultures. Il est vrai que le vécu des enfants du centre est bien différent de celui d’élèves d’un collège français, puisque la plupart travaillaient avant de venir ici. Malgré tout, les traumatismes familiaux dont ils ont pu être victimes – absence d’un parent, violence au sein du foyer... – peuvent se retrouver dans le vécu d’enfants français.


Le film français Les choristes, que Jordi à présenté aux enfants, à été très apprécié, peut-être pour ses similitudes avec le vécu des jeunes à l’internat. Notons cependant que le châtiment corporel est entièrement banni du Centre de Formation Domingo Savio. Il sera intéressant, afin de dynamiser les cours de Français, d’étudier prochainement une scène de ce film. Il est important de trouver des sujets proche des élèves : Lors du cours de lundi, les élèves ont du étudier les fiches d’identité des footballeurs français Zidane et Henry, le foot étant le sujet qui les passionne le plus ! Mercredi, je leur ai fait écouter la chanson de Manu Chao Je ne t’aime plus afin qu’ils apprennent plus facilement des phrases simples.

L’avancée de la pièce de théâtre se heurte à quelques difficultés. Il semble que le texte choisi soit un peu compliqué pour les élèves qui ne comprennent pas réellement la logique des personnages. Ainsi, il leur est difficile d’apprendre par coeur. Certains enfants se découragent et veulent arrêter. Malgré tout, les volontaires gardent l’espoir de présenter la pièce dans un mois. Pour la mise en scène, José est notre assistant principal. Non seulement il s’occupe de la lumière, mais il remplace également avec bravoure tous les acteurs absents. Par exemple, notre ascensoriste, Luis, à dû manquer la répétition pour s’être blessé en soudant sans casque.


Jeudi a été organisée une sortie au musée de la ville (Museo de la Ciudad) de Quito. Cette excursion a rompu avec le quotidien des jeunes en y apportant une nouveauté. Nombreux sont ceux qui ne s’étaient jamais rendus dans un musée, ni même dans le centre-ville de Quito. Les jeunes du Centre ont été invités par des étudiants en droit de l’Universidad Catolica de Quito qui les parrainent. Cela permet un échange culturel stimulant pour les deux groupes. Comme le souligne le coordinateur Ramiro Mantilla, il ne s’agit pas d’un processus à sens unique où les étudiants apporteraient une aide « caritative » aux enfants du Centre. Au contraire, il s’agit d’un apport mutuel, d’un enrichissement culturel à double sens. Le rapprochement entre les étudiants de la Catolica et du Centre de Formation Domino Savio remonte à un peu plus d’un mois lorsque ceux-la vinrent organiser des activités sportives et culturelles au Centre à Conocoto. Ainsi naquit une amitié qui fit germer l’idée de cette sortie.


Dans l’ensemble les élèves du Centre de Formation ont apprécié la visite du musée. Malheureusement, certains furent décontenancés par l’allure extrêmement rapide de la guide qui ne laissait guère le temps de comprendre et de bien regarder chaque objet, mémoire de l’histoire de la ville de Quito. On peut déplorer l’absence de pédagogie de la part de cette femme qui ne prenait pas en compte le fait qu’elle s’adressait à des enfants pour la plupart assez jeunes. Ce musée présente une collection très riche d’objets, de cartes, de vêtements etc. datant de l’époque de la Colonie espagnole et de l’époque moderne, afin de donner aux visiteurs un aperçu de l’histoire et des traditions de Quito.

Apres le musée, les étudiants ont offert aux élèves du Centre un déjeuner avant de les accompagner au bus qui les a ramenés à Conocoto. Ramiro Mantilla a salué l’autonomie de ses élèves lors de cette sortie et précise que celle-ci servait également de préambule à une excursion plus longue qui se mettra en place prochainement. C’est vrai que les jeunes se sont tenus à carreau au musée, peut-être parce qu’ils étaient accompagnés de « grands »...
Anna Postel

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