dimanche 18 novembre 2007

Semaine du lundi 12 novembre 2007

Suite à une longue conversation avec Jordi, j’ai décidé d’axer les cours de français sur "l’écriture du soi", description de son propre parcours par chacun des jeunes, qui est la direction principale de son travail. La séance de Jordi du mardi fut dédiée au dessin ; les élèves créèrent la première et la quatrième de couverture du livre de conte qu’il est en train de réaliser et commencèrent à mettre en ordre textes et dessins les concernant. Durant le cours de Français de mercredi, m’inspirant des histoire narrées par les enfants, je leur ai proposé d’écrire une lettre en Français, reprenant les thèmes de la vie quotidienne. Je suis heureuse de voir qu’ils réussissent à présent à écrire quelques phrases, certain s’aidant d’un modèle, d’autres ne s’appuyant que sur leur mémoire. Maicol, un des élèves du groupe le plus avancé, resta même après la fin de la classe pour me demander du vocabulaire afin d’écrire une lettre plus longue : « Como se dice Mi papa esta muerto ? »... Difficile de ne pas laisser trembler sa voix en répondant « Ca se dit : mon papa est mort... ».

Chacun des enfants a une histoire familiale complexe et douloureuse. Leur demander de décrire où vivent leurs parents et leurs frères et soeurs nous fait faire un véritable tour du monde... Certains ont émigré en Espagne, d’autres aux Etats-Unis… Mais beaucoup résident également dans des communautés rurales assez éloignées de Quito et du Centre de Formation. A travers l’écriture et la description de ce qui les entoure, ils apprennent du vocabulaire quotidien, et m’enseignent également beaucoup sur eux.

L’atelier théâtre se déroule de mieux en mieux et malgré la différence de niveau des acteurs en herbe, nous réussissons à avancer grâce à un travail soutenu. Nous avons convenu avec les autres volontaires de multiplier les répétitions et de prendre en charge les élèves à titre personnel. Tous les soirs, ils apprendront leur texte en tête a tête avec moi. Certains sont déjà au delà de la mémorisation du texte et me demandent de travailler avec eux sur les expressions du visages, les gestes des mains etc. D’autres, au contraire, lisent encore...

L’oeuvre que nous avons choisie, El ascensor, de Salvador Enríquez, met en scène dix personnages prisonniers d’un grand magasin à cause d’une panne d’ascenseur. La critique de la société de consommation, le rapport entre les classes sociales et les relations homme-femme sont au coeur de cette pièce, où l’ascenseur éponyme est autant métaphorique que réel. Le travail sur cette oeuvre permet donc une discussion sur ces thèmes très complexes, mais au fond très proches des préoccupations des élèves.

Au sein de la fondation, si certains n’ont pas les moyens de payer le bus pour rentrer chez eux le week-end, d’autres se promènent avec un téléphone portable dernier cri avec radio intégrée.... peut-être acheté aux dépends d’autres biens plus nécessaires. Dans le cadre du travail théâtral, je voulais faire créer aux élèves du groupe de charpenterie une scène en bois plus grande que celle qui existe déjà, mais il s’avère que les fonds nécessaires à l’achat des matières premières, pourtant peu chères, manquent...

Voyant approcher à toute allure la fin du semestre, les enseignants se préoccupent du niveau des élèves. Certains ne remplissent malheureusement pas les conditions pour passer au niveau superieur. Il leur reste quatre semaines pour démontrer leur talent et leur capacité à travailler. Le semestre prochain, qui débute en janvier, verra arriver de nouveau élèves. Nous espérons que le Centre Domingo Savio continuera à se développer pour accueillir les jeunes et offrir une formation de qualité au plus grand nombre d’entre eux.


Anna Postel

1 commentaire:

Salvador Enríquez a dit…

Hola, soy Salvador Enríquez, autor de la obra teatral EL ASCENSOR que, entieno, habeis representado. Me gustraia que os pusierais en contacto conmigo para darme detlles y pulicar nta en mi We, Como vuestro blog está en francés,no compred el texto.
Mi correo es:
salvadorenrique@terra.es
Saludos a todos,
Salvador