samedi 27 octobre 2007

En route pour le changement

4 oct. 2007

ÉQUATEUR

Le président équatorien Rafael Correa avait menacé de démissionner si les élections du 30 septembre ne lui étaient pas favorables. Le voilà rassuré : son parti a obtenu la majorité absolue dans la nouvelle Assemblée constituante.

Après le Venezuela et la Bolivie, c’est donc l’Equateur qui se dote d’une nouvelle Constitution, qui devrait, à en croire la presse du pays, enfin introduire “le changement”. “Hier, le peuple équatorien a donné naissance à une fonction de l’Etat nouvelle. L’Assemblée constituante ne sera ni le vieux Congrès, ni le président, ni le parti du gouvernement, ni la somme de blocs partisans. C’est le début de quelque chose de nouveau, dont les signes se verront certes un peu plus tard, mais qu’il faut recevoir sans préjugés, avec une ouverture totale”, se félicite l’éditorialiste du quotidien El Universo (de Guayaquil), tout en prévenant : “On peut être d’accord ou non avec la composition de l’Assemblée, mais nous avons besoin d’institutions solides et nous ne pouvons continuer à détruire celles qui ne nous conviennent pas. Il faut donc que tous les secteurs sociaux fassent un effort pour que l’Assemblée constituante soit un succès.” “En dépit des limitations du processus électoral, il faut souligner la tenue paisible et normale de ce scrutin si complexe [les électeurs devaient choisir parmi 3 229 candidats issus de 497 partis et mouvements politiques pour désigner les 130 membres de l’Assemblée]”, souligne le quotidien Hoy, pour qui les résultats confirment “le mandat citoyen pour un changement politique mais ordonné et démocratique, respectant les différentes conceptions politiques du pays” et qui souligne que “les premières déclarations du président montrent une disposition au dialogue”. Le quotidien El Comercio déplore de son côté “l’état de paralysie” dans lequel se trouve actuellement la Bolivie voisine du fait du comportement de son Assemblée constituante et rappelle aux représentants équatoriens élus qu’ils ont “un mandat éthique élémentaire”. “Cette Assemblée constituante élue par le peuple, souligne El Comercio, doit accepter deux principes fondamentaux : elle n’est pas née des excès d’une dictature et elle doit profiter de l’opportunité historique de réaliser des changements institutionnels qui corrigent le fait que l’Equateur est internationalement considéré comme l’une des nations les plus instables de la planète.” Grâce à cette nouvelle Assemblée, Rafael Correa a désormais les mains libres pour dissoudre le Congrès, actuellement dominé par la droite, et mettre en marche le “changement économique” qu’il avait annoncé au lendemain de son élection.

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