lundi 29 octobre 2007

Semaine du 21 octobre à Domingo Savio

Un couple se promène sur l’allée de graviers du Centre Domingo Savio, visite les ateliers et échange quelques mots avec Don Ramiro, le coordinateur de la Fondation. Ces deux jeunes gens sont venus à l’atelier de ferronnerie passer une commande pour des panneaux décoratifs en fer à placer sur la facade de leur maison. Ils ont choisi de faire confiance à la Fondation parce qu’on leur garantit un travail personnalisé et de qualité, à un prix plus bas qu’ailleurs.


De la même façon, le lit que les apprentis charpentiers viennent de terminer est en réalité une commande, bien qu’ils aient pris sa réalisation pour un exercice. Le centre de formation trouve donc des clients, s’ouvre à la connaissance de la population locale et suscite un intérêt croissant, même de la part du monde médiatique : jeudi, un journaliste et un photographe sont venus visiter les lieux, interviewer le personnnel et les élèves et prendre quelques photos afin de publier un article dans le journal régional, El correo del valle.

Ce qui a plus particulièrement attiré l’attention du journaliste est l’augmentaiton du nombre de jeunes hébergés par le centre depuis sa dernière visite en 2006 (celui-ci est passé de 14 à 30). Il a discuté avec les maitres et les élèves, et s’intéresse également au travail des volontaires en charge des activités culturelles et éducatives. Ce journaliste du Comercio, organe de presse de la région de Quito, insiste sur la nécessité de faire connaître le centre au niveau international afin que les initiatives volontaires se multiplient. Evidemment, les élèves sont heureux de l’attention qu’on leur porte et Maicol, dont une photo en costume de théâtre a été prise, s’exclama « Voy a salir en el periodico ! » (« Je vais être dans le journal ! »)

Comme le note très bien le journaliste, le Centre Domingo Savio subit en ce moment des changements importants. Un processus d’officialisation des diplômes passés par les jeunes a notamment été mis en place afin que la formation soit reconnue dans le pays. Ceci leur permettra, au sortir de la formation, d’ouvrir un atelier et de devenir maîtres à leur tour. Ernesto, lui, a déja trouvé du travail dans une fabrique de meubles non loin de Conocoto. Il commencera à travailler dès la fin de son apprentissage, en décembre. Son salaire mensuel sera de 250 dollars, ce qui est assez bien dans un pays où le salaire moyen est d’environ 130 dollars américains par mois ...


Quant à l’activité théâtrale, elle se déroule plutôt bien. La capacité de concentration des élèves progresse, ainsi que leur écoute de l’autre. Durant la séance de mardi, les acteurs en herbe ont auditionné pour le rôle qu’ils avaient choisi, lisant leurs répliques avec plus ou moins de difficultés. Un des élèves, au moment de passer devant les autres, m’appela et me dit, penaud, « C’est que je ne sais pas lire, comment je vais faire ? ». J’avoue que j’ai été prise de court... ce garçon me paraissait néanmoins avoir des talents d’imitation et d’expression, alors que faire ? Je lui ai proposé un rôle plus petit, et de l’aider à l’apprendre, mais il se braqua et voulut partir... Nous avons donc décidé avec les autres volontaires qu’il nous aiderait à la mise en scène, mais la déception se lisait sur son visage...


La séance de jeudi fut dédiée à la lecture intégrale de l’œuvre finalement choisie. Nombreux sont les enfants qui ne lisent pas bien à voix haute, ou qui ne comprennent pas ce qu’ils lisent et qui n’utilisent pas correctement la ponctuation. Ce cours de théâtre va sans aucun doute les aider à développer leurs capacités de lecture et d’expression orale. Les cours de Français continuent également pendant ce temps.


La division en groupes à été judicieuse, puisque les élèves les plus avancés comprennent déjà des textes très courts et apprennent régulièrement du vocabulaire. L’autre groupe a plus de difficultés de concentration, de mémorisation, ou ne comprend pas l’intérêt de tels exercices.

Pour terminer, il faut souligner l’importance du travail de Jordi, psychologue espagnol volontaire au centre. Il prépare avec les élèves un livre narrant l’histoire personnelle de chacun, accompagnée de dessins.

Anna Postel

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