samedi 27 octobre 2007

Le triomphe du oui

16 avr. 2007

ÉQUATEUR

Le président Rafael Correa (socialiste) renforce son pouvoir après la large victoire du oui au référendum qui a eu lieu le dimanche 15 avril. Les Equatoriens ont, comme il le leur demandait, accepté la convocation d'une Assemblée constituante.


Le triomphe du oui [avec 78,1 % des suffrages, contre 11,5 % de non selon un sondage sortie des urnes] lors de la consultation populaire du 15 avril ne laisse aucun doute quant au choix des Equatoriens : ils veulent qu'une Assemblée constituante puisse porter la volonté de changement du pays. [Celle-ci, composée de 130 représentants, siégera pendant un an.] Aujourd'hui, toute la question est de savoir si le président de la République [élu en novembre dernier et qui ne dispose d'aucun député au Congrès] sera à même d'arbitrer entre toutes les composantes politiques de la société ou s'il se contentera de considérer le résultat de dimanche comme une victoire exclusivement personnelle. Certains avaient annoncé que si le oui l'emportait très largement, comme ç'a été effectivement le cas hier, cela donnerait trop de pouvoir à un président qui, en trois mois, s'est montré peu respectueux de l'opposition et du cadre institutionnel. Avec 78 % des voix en faveur du oui, ces craintes sont plus que jamais de mise.


Mais un tel résultat doit aussi amener l'opposition [de droite] à redéfinir ses stratégies face à la réalité du pays. Il ne suffit pas de semer la peur pour freiner un projet politique qui est le dépositaire des aspirations au changement. L'opposition s'est contentée de remettre en cause un style politique dans ses aspects les plus autoritaires, sans proposer de solutions aux blocages que connaît le pays. Etant donné l'immobilisme de l'opposition, son manque de clarté face à ce qui se passe, la majorité de nos concitoyens s'est prononcée pour le oui, même si elle ne mesure pas bien la portée de son choix. Le président Correa a raison de dire qu'il incarne une rupture vis-à-vis de la classe politique traditionnelle. En effet, son gouvernement a inauguré une nouvelle forme de gestion politique. On ne peut pas le combattre avec les tactiques de l'opposition classique. Le résultat de dimanche montre que ses adversaires se sont fourvoyés. Correa est imperméable aux critiques relevant du jeu politique traditionnel : il a lui-même fait entrer la politique dans une autre époque, une autre dimension.

Hoy

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